L’assemblée générale de l’association des maires de la Haute-Corse s’est tenue le 11 février à Borgo

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L’assemblée générale de l’association des maires de la Haute-Corse s’est tenue le 11 février à Borgo

Plus de soixante-dix maires ont participé à la dernière assemblée générale des maires et des présidents d’EPCI de la Haute-Corse, ayant eu lieu le 11 février à la salle des fêtes de Borgo. L’occasion d’approuver les comptes et le rapport moral de l’association mais aussi d’aborder différentes problématiques comme l’urbanisme ou la maison de protection des familles mise en œuvre par la gendarmerie.

Pour la plupart des maires de la Haute-Corse, l’assemblée générale de l’association est ce moment particulier d’un début d’année où l’on peut tout dire, tout exprimer, tout échanger avec les représentants de l’État, de la Collectivité de Corse ou d’autres institutions publiques et parapubliques. On vient ainsi chercher des réponses à des problématiques soit passionnantes, soit épuisantes. Les mines sont des plus cordiales, le ton n’est jamais à la dureté, il est plus souvent à la sagesse et à l’écoute. Un fort contraste avec l’actualité des retraites par exemple. Dans son mot d’accueil, le Président de l’association, Ange-Pierre Vivoni félicitait tout d’abord Anne-Marie Natali pour trois raisons : « La première est que Borgo est devenue la quatrième ville de Corse après Ajaccio, Bastia et Porto-Vecchio en franchissant les 10 000 habitants. La seconde est que la commune et le maire recevront prochainement une Marianne d’Or. Enfin, Anne-Marie Natali, recevra, au nom de l’association des maires, recevra la médaille d’honneur du Civisme et dévouement international avec Palmes d’Or. »

Deux belles distinctions qui viennent récompenser le travail et le sacerdoce de quarante années de mairie pour Anne-Marie Natali qui a tenu à associer le nom de son défunt époux, Paul Natali lors de ses remerciements à l’association. Le bilan de l’année 2022. Quand il y a un événement marquant, les décideurs publics et locaux sont forcément en première ligne. Acteurs déterminés ou spectateurs contraints par la nature des choses, ils acceptent aussi les durs tourments imposés par leurs responsabilités. « Onori sò castigi » dit la célèbre expression. Ainsi, Ange-Pierre Vivoni est revenu sur les moments forts et dramatiques de l’année 2022 : « Les manifestations consécutives au décès d’Yvan Colonna ont marqué la Corse. Toute la vérité devra être faite sur ce drame. L’année fut également celle d’aléas climatiques particulièrement intenses comme la tempête meurtrière du 18 août dernier. La sécheresse a aussi été très problématique. Nous y sommes ! En ce moment-même, il y a toujours des communes en Haute-Corse qui manquent d’eau. Nous devons tous être conscients que ce problème va s’amplifier dans les prochaines années. A travers le PTIC, la Corse devra faire l’objet de travaux lourds pour porter assistance aux communes qui ont un accès limité à cette ressource indispensable. »

L’assemblée générale de l’association des maires de la Haute-Corse s’est tenue le 11 février à Borgo

Après l’approbation du rapport moral et financier par les élus, deux séquences étaient consacrées à la présentation du site internet de l’association des maires par Pierre-Jean Paoli de l’Agence Décalé et à l’inauguration récente de la maison de protection des familles par l’adjudant-cheffe Cendrine Delattre. Quant aux perspectives de l’année, outre les discussions sur l’évolution institutionnelle, 2023 marquera un retour aux fondamentaux pour l’Association des Maires avec l’organisation d’un congrès départemental prévu le 17 juin à l’Université de Corse qui aura pour thème l’accès au logement.

Plus de crédits financiers grâce au fonds vert

Les interrogations des élus locaux sur la politique des investissements à effectuer dans le cadre des aléas climatiques ont appelé une réponse forte de l’Etat à travers la mise en place d’un fonds vert dans le cadre de la transition écologique. Pour le Préfet de la Haute-Corse, Michel Prosic : « C’est une nouveauté. L’Etat a mise en place le fonds vert. C’est une dotation spécifique qui permet d’accompagner un certain nombre de dossiers liés au sujet de la transition écologique. La Corse a été dotée de 28 millions d’euros. A titre de comparaison, en termes de DETR, les deux départements ont 20 millions d’euros. Mon credo est le suivant : on ne peut pas expliquer à nos concitoyens qu’il faut faire des efforts si nous-mêmes, collectivités publiques, nous ne donnons pas l’exemple. Nous avons un devoir d’exemplarité en la matière. »

Muriel Joer Le Corre, la Directrice Départementale de la DDT a décliné les principaux objectifs recherchés par le fonds vert : « Ce fonds est complètement déconcentré au niveau du préfet de région et du préfet de département. Il a trois axes, le premier est celui de renforcer la performance énergétique. Il comporte trois volets, la rénovation énergétique des bâtiments publics, la modernisation de l’éclairage public, le tri à la source et la valorisation des bios-déchets. L’axe 2 concerne l’adaptation du territoire au changement climatique, la prévention des inondations, la protection contre les incendies et la renaturation des villes et des villages. L’axe 3 vise à l’amélioration du cadre de vie, le développement des mobilités, le recyclage des friches, l’amélioration des ressources naturelles. Ce fonds vert est agile, il est cumulable avec les autres aides de l’Etat. »

L’assemblée générale de l’association des maires de la Haute-Corse s’est tenue le 11 février à Borgo

Le Préfet de la Haute-Corse a insisté sur la nécessité d’utiliser rapidement ce dispositif : « Plus les dossiers seront déposés tôt, plus nous serons susceptibles d’en accompagner. L’objectif est de consommer cet argent. Les réponses seront données sous délai d’un mois. J’espère que cela permettra de donner un coup d’accélérateur à l’investissement public, de pérenniser les entreprises et les emplois et que cela permettra à nos concitoyens d’avoir des économies d’énergie. Cette question de la transition écologique sera au cœur de nos politiques publiques. »

Pour la Collectivité de Corse, le Président de l’Exécutif, Gilles Simeoni a fait part de ses inquiétudes dans un contexte économique de plus en plus contraint : « Il y a un enjeu fort, c’est de réussir à avoir ensemble dans les années à venir, des objectifs partagés, une optimisation des financements, une visibilité la plus forte possible et un besoin en ingénierie. On ne peut pas, par exemple, travailler en silo, avec un État d’un côté qui propose un soutien en ingénierie et de l’autre une Collectivité de Corse
qui propose également un soutien en ingénierie. Il faut réfléchir à une optimisation. Sur ce fonds vert, c’est très bien. 28 millions d’euros c’est significatif, il y a un enjeu de rapidité et d’efficacité. J’avais proposé, dans le respect du règlement du fonds vert, que l’on essaye d’affecter une somme conséquente pour un des axes prioritaires, la gestion des déchets et notamment le tri. Ma peur est que si l’on reste au coup par coup, commune par commune, il puisse y avoir une concurrence des projets et d’un saupoudrage. Je respecterai la décision des communes mais je voudrais réitérer cette proposition de réserver une partie de cette somme pour un projet que nous ferions ensemble. A mon avis, cela fait sens en raison de la priorité que représente le tri à source. Nous avons des difficultés à financer le tri que cela soit en investissement ou en fonctionnement. Je rappelle qu’il y a 42 millions d’euros du PEI qui sont sacralisés et qui doivent venir en plus du financement du PTIC. Si l’on prend la moitié du fonds vert, nous arrivons à 56 millions d’euros, cela commence à donner de la marge sur cette question des déchets. »

En réponse, le Préfet de la Haute-Corse a proposé à la Collectivité de Corse d’être représentée au sein du comité de pilotage des dossiers du fonds vert.