Les finances locales touchées de plein fouet par l’inflation

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Les finances locales touchées de plein fouet par l’inflation (crédit : twinsterphoto_123rf_60101264_custom)

Selon la note de conjoncture de La Banque Postale, la forte inflation engendre le retour d’un effet ciseaux, les dépenses de fonctionnement des collectivités progressant plus vite que les recettes.

Les communes sont les premières touchées par les conséquences de la flambée énergétique. En 2021, les collectivités locales ont reconstitué leurs marges de manœuvre financières mises à mal par la crise sanitaire. Dressant ce constat, la note de conjoncture sur les finances locales de La Banque Postale, publiée le 21 septembre, observe une épargne brute (différence entre les recettes et les dépenses de fonctionnement) qui dépasse son niveau de 2019 et un niveau d’investissement quasiment similaire à celui de 2019. Les réformes fiscales (suppression de la taxe d’habitation et diminution des impôts de production) ont été intégrées et l’endettement est resté soutenable. Mais l’embellie aura été de courte durée. « Les collectivités avaient toutes les cartes en main pour un exercice 2022 centré sur la réouverture et le développement des services publics, et la prise en compte des enjeux de transition écologique. Mais l’inflation a rebattu les cartes », analyse La Banque Postale. Dans le contexte d’une inflation très élevée, c’est le retour de l’effet de ciseau cette année avec des dépenses de fonctionnement plus dynamiques que les recettes.
Les finances locales touchées de plein fouet par l’inflation
En effet, ces dépenses (213,5 Md€) progresseraient de 4,9 % en 2022, selon La Banque Postale. Elles connaîtraient ainsi « leur plus fort taux d’évolution depuis près de quinze ans ». Plusieurs explications à cette situation. Tout d’abord les charges à caractère général (54,1 Md€ : achats, contrats de prestations de services…) sont en hausse de 11,6 %, laquelle est surtout due à l’explosion des prix de l’énergie, soit le double du montant prévu d’inflation (+ 5,8 %). L’autre explication réside dans l’augmentation de 4,1 % des frais de personnel (75,2 Md€). Ici différentes mesures gouvernementales de revalorisations salariales alourdissent ce poste, en particulier la revalorisation du point d’indice de la fonction publique de 3,5 % au 1er juillet dernier. S’y ajoutent la revalorisation des carrières et des rémunérations des agents de catégorie C, l’alignement du traitement minimum sur le Smic, l’amélioration du début de carrière des agents de catégorie B ou encore la reconduction de la garantie individuelle de pouvoir d’achat (Gipa).