Former les élus locaux à la gestion des conflits

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A Corte, le 8 janvier dernier, les deux associations départementales des maires et présidents d’EPCI de Corse avaient convié Maître Alain Spadoni, l’ancien président du Conseil Régional de l’Ordre des Notaires  pour aborder la thématique si cruciale de la fiscalité du patrimoine. A ce sujet et sur demande du Président du Conseil Exécutif, Alain Spadoni a présenté aux élus locaux un projet de proposition de réforme législative qui devra être validé par l’Assemblée de Corse dans les prochains jours. En clair, répondre aux attentes des insulaires avec une sorte de nouvel « Arrêté Miot » devant être un éclaireur pour la mise en œuvre d’un statut fiscal.

La gestion pacifique des incivilités

Plusieurs élus ont participé lors du dernier trimestre 2021 à une formation proposée par l’Association des Maires de la Haute-Corse en partenariat avec la gendarmerie et la police sur les risques engendrés par les incivilités et les moyens pour éviter les tensions et les crises. Désamorcer les conflits, tel était l’objectif de ces sessions organisées à Borgo, Calvi, Corte et Ghisonaccia. Dans un contexte où le nombre d’agressions des élus locaux est en augmentation, des sessions de formation sont proposées par l’Association des Maires de la Haute-Corse, présidée par Ange-Pierre Vivoni, la gendarmerie et la police. Ce nouveau dispositif est mis en œuvre pour aider les élus qui sont en première ligne face au recul de piliers essentiels en société que sont le respect et l’autorité. 

Cette formation intitulée « Gestion pacifique des incivilités » a été proposée dans plusieurs départements par la gendarmerie suite au terrible drame survenu à l’été 2020, lorsqu’un forcené, à bord de son véhicule, tua le maire de Signes dans le Var. Pour éviter d’avoir à revivre de tels drames, l’enjeu est de sensibiliser les élus et de leur donner une boîte à outils clairement « psychologique » pour leur permettre d’apaiser les situations de crise et les conflits. S’il semble que la Corse soit encore assez épargnée par ce phénomène de violence, des cas révèlent pourtant une nette accentuation de cette tendance. Pour le référent négociateur régional :
« La Corse semble préservée du fait de la proximité des élus envers les populations néanmoins l’île est concernée par cette problématique. Les élus sont, eux aussi, agressés verbalement et physiquement que leurs homologues du continent. Nous sommes là pour leur donner des outils de communication qui leur permettront de désamorcer la crise et de ramener la personne à la raison. La communication passe par le fait d’être posé, d’être réfléchi et de rester calme en toutes circonstances malgré ce que l’on peut subir. A partir du moment où il y a une escalade de violence, il faut parvenir à se maîtriser, c’est difficile. »

Problèmes de voisinages, tapages, dépôts sauvages de déchets, installations ou branchements illicites, permis de construire, vente de biens sans maîtres, les cas de conflits peuvent être nombreux ce qui fait dire aux négociateurs régionaux que le maire est « à portée d’engueulade et de coups ». Proximité, écoute, attention, les maîtres mots de l’enseignement apporté par les négociateurs se retrouvent dans les gestes et les esprits de chaque participant. L’auditoire semble séduit par la première partie théorique qui consiste à identifier rapidement les risques, à analyser la situation, à garder une certaine distance par rapport à un individu ou à un groupe et à en isoler le meneur.